Une vie philosophique en 2024 ?
Réponse à une question sur le sub r/philosophie de Reddit : "Mener une 'vie philosophique' en 2024, c'est quoi ?"
Donc, ma réponse :
"Sacrément bonne question qui donne matière à une réflexion profonde. C’est justement le genre de profondeur que l’on n’investit plus souvent dans notre quotidien (auto)dévoré par les réseaux sociaux et l’internet 2.0 où l’immédiat est de mise.
Donc, je commencerai par : Vivre une vie philosophique en 2024 c’est se détacher des pseudopodes électroniques, c’est se recentrer sur la volonté et la pratique d'une intégration mentale (nos différentes couches cérébrales) et d’une intégration corps-esprit (car je pense nécessaire de rompre cette habitude ancrée de ce dualisme). C’est ensuite une éthique de l’écoute et du dialogue, de la reconnaissance et de la compassion mais/et conservant une aspiration humaniste et bienveillante - qui me semblent des acquis clefs de la philosophie (du moins celle qui me semble pertinente) -.
Mais ceci est probablement intemporel et oublie le ‘en 2024’. Pour cela j'ajouterai développer une sensibilité accrue au domaine de la compassion à l’animal - car nous apprenons que l’animal souffre aussi -, une sensibilité à l’expansion de la répression par les systèmes gouvernants privés ou étatiques (car nous sommes en temps de crises : climatique, sociale, technologique, etc., et c’est ce qui se passe en temps de crise), et à l'érosion des libertés individuelles et leurs corollaires qui est la résistance individuelle et/collective. Enfin une réflexion et une adaptation aux défis technologiques tels que ceux posés par la ubiquité maintenant quotidienne de l’intelligence artificielle (et donc d’une homogénéisation de la pensée) et de la potentiel intromission neuronale (Privacité neuronale), une des dernières (?) frontière de la liberté."
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