Pierre-André A.

Sa manière de s’asseoir

D’un oeil connaisseur,
Mesura mes envies,
Encore adolescent,
Et elle femme et mère.

Elle me fit le cadeau,
Qui encore me fréquente.
Son sourire d’abords,
Et puis un doigt mutin
En travers de ses lèvres,
Pour sceller le secret.

Son mari bien trop près,
Dans la pièce voisine,
Et nous à converser,
Juste du voisinage.

Elle s'assit d’abord,
Et les jambes serrées,
Sur un fauteuil haut,
Juste en face du mien.
Tenant entre deux doigts,
Le rebord de sa jupe.

Elle glissa vers le haut,
En me fixant des yeux,
Ses doigts toujours en pinces,
Comme d’une crémaillère.

La jupe se levait,
Comme on lève un rideau,
Et je ne vit d’abord,
Que quelques poils noirs,
Au bout d’un long sillon,
Que bordaient ses deux cuisses.

Et toujours en silence,
Devinant mon émoi,
Elle tira un peu plus,
Et écarta les jambes.

D’abords un petit peu,
Puis un petit peu plus,
Je me perdais déjà,
Dans l'ombre de sa touffe,
Et ce sillon profond,
Bordé de chair rose.

Elle ne portait donc rien,
Que elle en dessous.
Et elle glissa la main,
Pour effleurer ses lèvres.

Moi, l’estomac noué,
Et le rouge au visage,
Ne croyant pas ma chance
Et comme envie de fuir,
Et tomber à genoux,
Lui dire ma passion.

Un sourire tira
Ses pommettes en arrière,
Ses deux grands yeux brillaient,
Au moins comme les miens.

Et ses doigts écartèrent,
Très doucement sa vulve.
Mais elle n’eût le temps,
Que d’un doux va-et-vient…
Son mari était là,
Nous regardant les deux.


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