Pierre-André A.

Le Confesseur

 

Prologue

Charmante épouse, s’il en faut
Mère modèle, attentionnée
Exemplaire et puis dévouée
Qui disparaît avec le jour…

Elle rentre à l’aube, titubante
Visage exsangue, les yeux brillants
Odeurs de fluides sur sa peau
Et puis sa culotte à la main

Ses nuits troublées marquent son corps
De milles indices qui l’accablent
Des plaisirs des libertins

D’une double vie nymphomane.

 

Confession

Sous la flèche dressée et défiant Le Malin
Et derrière les vitraux qui observent les âmes
Que les fidèles honteux cherchent la repentance
Et cachent les désirs que font naître les corps

Entourés par les ors, les odeurs d'encens
Un mari trop inquiet, intime confident
Confesse un peu honteux au jeune sacerdote
Son épouse possédée par œuvre de Satan

Une fidèle épouse et mère respectée
Correcte, honnête et pieuse, au moins jusqu'à présent
Se vautre sans mesures dans de sombres débauches
Il voit l’œuvre du Diable comme la seule évidence

Le Mal si puissant a envoûté sa femme
C’est plongée dans le stupre qu'elle est son idolâtre.

 

Révélation

Tu aurais l’âge Mon Fils, peut-être de mon père
Et j’écoute les mots qui décrivent ton tourment
Les innombrable preuves qui étayent tes doutes
Et puis ces vidéos que tu n’aurais dû voir
Et que tu me décris avec force détails

Alors ta voix, Mon Fils, lentement s'évapore
De même que le soufre et puis les possessions
Une double vie dis-tu…
Si proches tant d’années qui maintenant s’échappent
Une double vie dis-tu…
Et pourquoi maintenant ?
Une vie double…
Qu’elle a choisie sûrement
On ne vit qu’une seule fois
Qu’ai-je fait de la mienne ?
C’est-elle libérée ?

 Une mère pieuse
 La dévotion comme éthique
 Désirs refoulés

Son corps c’est ouvert à la sensualité
Ses courbes qui dansent
Des mains qui se rencontrent sur sa peau
Des lèvres qui baisent
Des odeurs et des goûts inconnus
Un univers nié

 Culpabilités
 Le corps comme une honte
 Toutes pulsions réprimées

Ce ventre de femme
Qui se partage
Pour des sarabandes consenties
De plaisirs intimes
Entrapercus enfant
Puis recouverts de honte

 D'anciens rites comme loi
 Cette intimité niée
 Vocation forcée

Et ce désir d’elle, que je ne connais pas
Un désir absurde, honteux et profond
D’un être libéré qui a eut le courage
De faire tomber ces murs
Les mêmes qui m’oppressent
Je t’en prie, Mon Fils, dis-m’en plus
Dis-moi comment va-t-elle ?
Et puis reviens souvent.

 

Obsession

Présente dans mes pensées, je brûle d’obsession
Elle brouille mon esprit, tourment illégitime
Tous mes sens éveillés de lascives émotions
De corps enlacés, volutes féminines

Elle brouille mon esprit, tourment illégitime
Un tout jeune sacerdote, des rêves lancinants
De corps enlacés, volutes féminines
Torturé par l’envie, plaisir fascinants

Un tout jeune sacerdote, des rêves lancinants
Absorbé en pensées, terribles afflictions
Torturé par l’envie, plaisirs fascinants
Présente dans mes pensées, je brûle d’obsession

 

Figure maternelle

Oh ! mon esprit se fissure, dans mon coeur d’enfant
Besoin d’une femme mûre, dans mon coeur d’enfant

Mon âme tant froissée confronte cette source
Aux caresses rares et dures, pour un coeur d’enfant

Petit garçon perdu, la gorge trop serrée
Ces rudesses, ces brisures, qui tuèrent l’enfant

Étouffement de mes envies si naturelles
Ces pulsions, cette souillure, être ton enfant

La creuse dévotion pour me faire accepter
Mère, pour toi cette déchirure, oublier l’enfant

Mes désirs refoulés et ma vocation sans foi
Vois cette meurtrissure, dans mon coeur d’enfant

Maintenant tu es loin, et ton petit doit vivre
Guérir enfin ses blessures, redevenir enfant

 

Épilogue

Sur la flèche dressée se lève le soleil
Et les vitraux austères n’observent plus mon âme
Nous avons fait cocu mon pauvre pénitent
Qui rêve de flagelles pour nous sauver du Stix

Nous nous sommes mêlés dès les premiers instants
Il avait insisté pour qu'elle se confesse
Et c’est finalement elle qui m’a eut converti
Et nous fîmes l’amour dans le confessionnal

Je cure mes blessures d’une mère trop stricte
Dans notre amour libre grand-ouvert aux passions
Son corps s'épanouit et que dire du mien
Qui était affamé et ne le savait pas

Les choses que je découvre, toutes celles qu'elle m’enseigne
M’emplissent d’une joie que je ne connaissais pas
Les plaisirs intérieurs, d’une profondeur… mystique
Reflètent l’infini prêché dans d’autres livres.

 

 


 

Le-confesseur

 


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