Pierre-André A.

Laves endormies

De très fines ridules aux commissures des lèvres
Les rêves accompagnés de très doux ronflements
La reine qui jadis dominait mon arène
S’affaisse mollement dans un divan profond

Elle prit tour à tour les formes sensuelles
Des vierges, des femmes et maintenant des dames
Sans que mes yeux trompés, qui vieillissaient aussi
N’apprécient l’illusion de sa métamorphose

Ses formes sont plus rondes et elle est bien moins souple
Elle se fait moins coquette pour attendrir mon cœur
Ce qui entre ses cuisses cachait pour révéler
N’est plus guère de dentelles ni pour affrioler

Pourtant que j'aime voir dans la langueur de l’aube
Quand son corps lourd s'étire et dessine ses courbes
Le profil de sa gorge et puis de ses deux seins
Prolongés de ses bras dévoilant ses aisselles

Aussi lorsque les ombres finissent de s’allonger
Lorsque la nuit complice prend possession du lit
Que la passion alors pénètre dans nos reins
Son ventre irradie de charmantes chaleurs

Quand soufflant sur la braise la flamme encore jaillit
Elle sait si bien comment me prendre dans sa bouche
Et promener sa langue tout au bout de mon gland
Puis déformer sa joue pour me faire soupirer

Sa chatte reste un festin passionnément lèché
Son anus bien encore m’accueille volontiers
Je sais si bien trouver, habitudes d’amant,
Ses points les plus sensibles qui la feront venir

Oh, bien sûr, nos joutes sont moins acrobatiques
Et nous jouons bien moins des astuces de Tantale
Nous avons moins de souffle et nos tendons sont raides
Mais c'est bien chiffonné que nous laissons le lit

Jeunes baiseurs tout frais et saturés d’hormones
Quand vous verrez ensemble liés deux vieux amants
N’ayez pas de pitié à voir comme ils se gardent
Ils savent à chacun d’eux les trucs que vous cherchez


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#Le Manifeste des fluides #poème