L’ambivalence oxymorique de D.
Écoute L'ambivalence oxymorique de D. sur Suno.
La voix tristement joyeuse de D.
Soulignait la mâle féminité
De cette massive sylphide
À l'ambiguïté tranchée
Aîné d’une fratrie masculine
Il se rêvat fille unique
Fût renié par son père
Et finit donc orpheline
Sa taille, sa carrure, sa force
Trahissaient la femme fragile
Comme ses traits subtilement grossiers
Qui parfois ravissait d’effroi
D’une nature artificielle et contrariée
Sa sophistication dépouillée
S’imposait librement
À nous qui peuplions sa solitude
Sa discrétion grotesque et gauche
Avait un je-ne-sais-quoi d’attendrissant
De répulsivement attirant
De sensuellement abjecte
Elle souffrait délicieusement de ses contradictions
De son univoque ambiguïté
Mais développa finalement la grâce hideuse
De s'affirmer entière et ambivalente
Elle fascina para cela les femmes qui haïssaient l’aimer
Autant que les hommes qui adorèrent la haïr
Et me charma aussi, brisant les barrières
Provocant ma perverse chasteté
Ému, je pu peu-à-peu subjuguer son indifférence
Par des traits d’esprits muets
Qu'elle mal interprétait très justement
Comme la marque d’un désintérêt obsessif
Ma fougue flegmatique et passionnée
Eut donc raison de son exubérante réserve
De sa confuse assurance
D’être bien elle, libre, dans son corps à lui
Comment aimer un chêne, un roc, un grossier géant ?
En embrassant au plus près ses délicates tensions ?
Et questionner en rêveur rebelle
Les dilemmes de nos stériles préjugés ?
Nos chastes saillies furent la réponse
Et nos ascétiques agapes
Et nos orgies platoniques
Rythmèrent bientôt l’aléatoire de nos divertissants ennuis
Aujourd'hui D., réalisée, jouit d’une paix belliqueuse
Sa masculine féminité
L’enveloppe et la dénude
Magnifique
Une cours idolâtre la traite comme une Reine.
Tags :