Pierre-André A.

La promesse

Est-ce que tu te souviens ?
Enfoui dans ta mémoire,
Si tu me lis un jour,
De comme l’on se quittait?

Nous nous découvrions,
Et nos folies aussi,
Délicieuse requête,
Tu m'avais demandé,

Quand nos corps se séparent,
Et au petit matin,
Te prendre par derrière,
Et ne pas terminer.

Comme un cérémonial,
Que tu avais conçu
Les premières lueurs
Disposaient là ton corps.

Ce ne furent que cinq aubes,
Une petite semaine,
Délicieux au-revoirs,
Et lancinant adieu.

Comme sur un destrier,
Un coussin sous ton con,
Tu chevauchais le lit,
Les cuisses grandes ouvertes.

Tes fesses bien offertes,
Calée, Pointées vers moi,
Tu écartais leur lobes,
Et me montrais l'entrée.

Les reflets sur ton dos,
Tes cheveux et tes bras,
La naissance de tes seins,
Me servaient de prélude.

En ce siège inversé,
Et ces draps d'occasion,
C'est par de longs soupirs,
Que tu guidais mon corps.

Et je baisais alors,
Comme préliminaire,
Ce qui s'offrait à moi,
Des cheveux à tes pieds.

Je m'attardais bien sûr,
À bien tremper ta raie,
À laisser ton anus,
Onctueux de salive.

Il savait bien m’instruire,
Et bien me recevoir.
De quand tu étais prête,
Je forçais ton entrée.

Et du poids de mon corps,
Sur mon dard bandé,
Je pesais peu à peu,
Me frayai un chemin.

Ouvrant la porte rose,
Ton anus m'accueillait,
Ton sphincter m'apprêtait,
Pour me garder captif.

J'explorais ton rectum,
Moelleux et si brûlant,
Buvais tout tes soupirs,
Maîtrisant mon plaisir.

Escortant mes poussées,
Tu cajolais ta chatte,
Logée sur son coussin,
Comme enchâssé en toi.

Nos plaisirs montaient,
Et ils nous consumaient
Sur un même bûcher
Pourtant tu disais : “Là !"

Comme on désigne un lieu,
Qu'on ne dépasse pas,
Une limite interdite,
Un fossé trop profond.

Et je devais partir,
Sortir de tes entrailles,
Ne pas te faire jouir,
Me retenir aussi.

Un seul mot de ta bouche,
Et tout se terminait,
Et nous servait d'adieu,
Enveloppés d’un tabou.

Bien vite tu te levais,
Essuyais sur tes cuisses,
Nos fluides qui coulaient,
De ton con de tes fesses.

Puis, un dernier baiser,
C'était ton dos musclé,
Et bientôt tes cheveux,
Qui servaient d'accolade.

Peut-être comme moi,
Gardais-tu en ton corps,
Cette brûlure lancinante,
Tout le jour durant.

Cette ivresse incomplète,
Qui hérisse la peau,
Au moindre des contacts,
Et au moindre parfum.

Cette brûlure encore,
Qui engorge ton sexe,
Et envahi tes sens,
Résonnant sur un "Là!"

Délectables journées,
Tous les sens aux aguets,
Un peu perdu et fou,
Je couvais ma langueur.

Nous sommes-nous quittés ?
Tu es partie un jour,
Aspirée par la vie,
Sans autres au-revoirs.

Et jamais ne saurais,
Si ce que tu voulais,
Cette douce perversité,
Avait cette promesse,

D’exalter nos limites,
Et incendier nos sens,
De créer cette envie,
De jouir juste du manque..

Ou, prêtresse tragique,
Tu immolais par moi,
Sur un tout autre autel,
Un tout autre démon.


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