Pierre-André A.

Docile jusqu’au matin

Tu te souviens de notre accord,
Notre soumission mutuelle :
-Le jour-,
Mon corps te protège,

Une armure, un bouclier,
Un ami dur et fort,
Attentif à tes gestes,
A tes envies aussi.

-La nuit-,
Et jusqu' au petit matin,
Tu es docile et souple,
Câline et lascive,
Flexible et caressante.

Lorsque le jour se rend enfin,
Et abdique pénétré d’ombres,
Et que tes courbes se dessinent,
Dans le soir qui nous enveloppe.

Tu te rends alors, malléable,
Et ton corps répond,
A la moindre de mes pressions,
Accompagnant mes intentions.

Tu prolonges mes gestes,
De la grâce que toi seule sait,
Et de chaque mouvement réinvente,
Une nouvelle dance.

Je t’attire légère sur mon torse,
T’étire sur mon corps,
T'enroule contre mes hanches,
Mes bras et mes cuisses.

Tout comme moi,
Tu cherches encore ce soir,
La position idéale,
Qui enveloppera le plus ta peau à ma peau.

Comme ces lianes,
Qui enlacent lentement,
Leur arbre symbiote,
Fusion intimite.

Nous ne bougeons bientôt plus,
Ou presque.
Mon étreinte se resserre,
Immobilisant ton corps.

Une main se libère,
Et parcours ta peau,
Plus en avant cherche ton ventre,
Et empaume to sexe.

Ce ne sont pas me doigts,
Qui bougent lentement,
Et s’enfoncent dans tes moiteurs,
Ce sont nos deux corps qui complotent.

De ta vulve bientôt,
Résume cette chaleur,
Que nos deux troncs enlacés,
Alimentent en feu.

Glissant lentement le long de ton corps,
Tu t’ouvres un peu et te laisse pénétrer,
Mon sexe enfin,
Roide est à toi.

Te complète,
Et me complète,
En notre corps,
Unique, dance.

Nos mouvement se parlent,
Discutent et débattent,
Se choquent et s’entrelacent,
Créent remous et frictions.

Ils savent -
De mémoires ancestrales -,
Que de là,
Vient l’extase.

Mes mains, mes bras,
Mes désires, ma rage,
Parcourent tes monts,
Ta peau, ses creux.

Tu pars un peu,
Et ta matrice,
En spasmes,
M’enserre.

Mes lèvres soudée à ta peau,
Les dents dans ta nuque,
J’en veux plus,
Tu m’exiges.

Je caresse,
Puis tes fesses,
Pétrie.
Fanatique.

Et c'est ton periné,
Qui aimante mes doigts,
M’attire sur ta raie,
Et me capture bientôt.

Tu halètes,
Je serre les dents,
T’embouche,
Et respire.

Tu te cambres,
Et t'enfonces et te retires,
Et m’attire enfin,
Vers l’orifice voisin.

Nous connaissons,
Nos faiblesses,
Et je t’adore,
Pour ça aussi.

Mais il faut avant,
Que je te lape.
Et à deux genoux,
Fais donc mes dévotions.

Lubrifie,
D’une langue gourmande,
Ton anneau délicat,
Et les monts qui l'hébergent.

Tu es prête,
Nous nous soudons de nouveau.
Et nos corps qui se collent,
Me pénètrent au plus profond.

Enculée. Enculeur.
Même corps.
Nos mouvements s’accordent,
Se synchronisent.

Se heurtent,
Se choquent,
S’épousent,
Et s’embrassent.

Tu te sodomises,
Sur mon manche,
Et remplis tes entrailles…
Cherches l’endroit.

Je t’accolyte,
Te fouille,
Te cherche,
Et me délecte.

Je te viole,
Et tu t’offres,
Tu m’enserres,
Et me retiens.

Deux doigts dans ta bouche,
Tu m'avales.
Ma poigne sur ta gorge,
Je t'étouffe.

Je t’écrase.
Tu me bouscules.
Je te domine.
Tu me soumets.

Nous nous sommes approchés,
Par trop du centre.
Et chauffé,
Par notre amour… Mon Amour.

Irrémédiable:
Se déclenche maintenant…
En dehors de nous,
En nous.

Des tas de marées,
Montent de nos centres,
Pulvérisent l’avant,
Les Eux,

Les Ceux, les Ils, les Elles,
Les Moi, les Tu…
Au fond de toi,
Je décharge.

Tu m’étreins,
M'accueilles,
M’aspires,
Me bois.

Nos deux corps se dissolvent,
Et nos têtes se fondent.
Tu jouis et je te broie.
J’explose et tu m’absorbes.

Nous jouissons,
Et nos deux corps soudés,
Ne savent plus où tu finis,
Où je commence.

Vidée, alors,
Ton rectum desserre,
Et me laisse aller,
Comme à regret.

Je m’attarde, un peu,
Me retirant peu à peu,
Et ton anus,
Ultime résistance…

Enserre mon gland,
Comme emprisonné…
Mais les êtres aimés,
Se vident de langueurs.

Nous ne sommes bientôt que deux,
Enlacés et lovés,
Jusqu'à notre sueur…
Même enchâssés,

Nos corps mélancoliques,
Gardent le souvenir,
De n’avoir été qu’un,
Et de l’avoir joui.

Mais tu sais,
Et je sais,
Que de nouveau,
Si nous voulons.

Lorsque tu veux,
Lorsque je veux,
Je te prends et t’ensère.
Tu me colles et m’embrasses.

Nous volerons,
De nouveaux nos cerveaux,
Nos cœurs,
Nos corps,

Au delà des mots,
Des lieux, des règles,
De ce qui nous contraint,
Ne laissant rien… que nous.

Je t’aime.

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