Pierre-André A.

Calanques

 


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C'est lorsque le soleil tombe à la verticale
Et que ses rayons drus frôlent mes abysses
Qu'elles sortent en grand nombre et luisent leurs atouts
Un petit peu de toile et puis beaucoup de peau

Elles parlent en petits groupes et masquent de leur main
Lorsqu'elles rient d’une autre, leurs dents appareillées
Elles enduisent leurs corps des huiles scintillantes
Dont l’odeur un peu douce leur fait une auréole

Tout au long de l’été elles sont ma diversion
Elles délectent mes jours, perturbent mon ressac
Suffit qu’une d’elle me touche puisqu' elle est faite d’eau
Pour que je puisse la lire comme d’autres lisent un livre

A peine immergées je sais tout leurs secrets
Et goûte leurs saveurs, même les plus intimes
Je sens leurs énergies et puis leurs émotions
La tristesse ou leurs joies, leurs organes excités

Je sens quand l’une est gauche et l'autre déliée
La grâce de leurs nages ou bien leurs maladresses
Quand elles se baignent ensemble je sais leurs intentions
Amusements puériles, émois adolescents

Je sais aussi quand elles devraient faire attention
Comment elles s’alimentent puis les excès qu’elles font
Leurs hormones trahissent leurs troubles intérieurs
Et elles me donnent à voir un très charmant spectacle

Leurs glandes endocrines travaillent sans cesser
Gavées de stimuli et les voilà obscènes
L’une est encore vierge l’autre très loin s’en faut
Enfin la plus coquine rêve de débordements

Pudiques en publique elles se libèrent en moi
Et malgré ma fraîcheur se laissent exalter
Celle que j’ai aimée était aventurière
Et tout son corps hurlait son total abandon

Je l’ai donc enlacée de chacune de mes ondes
Me suis mis dans son corps, cela m’est si facile
Et puis j’ai joué d’elle, mélangeant savamment
Les plaisirs de ses sens, les tourments dans son sang

La massant de mes flots, je l'ai bercée longtemps
L’ai fait jouir plusieurs fois comme aucun autre amant
Puis épuisée enfin je l’ai redéposée
Sur une couche d’algues entourée de galets

Elle me revint souvent son esprit incrédule
Défiant son inconscient, mais qui n’était que moi
Et je prenait soin d’elle et puis la purifiait
Et nos deux profondeurs se confondirent un jour.

 


 

Calanque

 


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