Pierre-André A.

A propos de "Le Confesseur"

 

Le Confesseur est un poème complexe et un travail qui a pour origine un rêve de Jack - qui me fait l’amitié d’être mon bêta-lecteur depuis quelques mois - et que j’ai développé partiellement avec l’aide de Chatgpt, intégré à plusieurs moments du flux de composition (finalisation du pitch, définition de la structure, identification de répetitions, etc.)

Le pitch est le suivant : “Un homme confie à son confesseur son inquiétude que sa femme soit possédée car, policée et exemplaire le jour, elle se transforme en nymphomane insatiable la nuit. Ces révélations déclenchent chez le confesseur une tempête psychologique qui le renvoie à ses propres tensions refoulées et liées à son enfance. Au fil du poème, qui met en évidence l’obsession que le confesseur développe pour cette femme, on découvre que sa vocation sacerdotale a été déclenchée par une mère autoritaire et profondément religieuse, qui utilisait la culpabilité et la peur du péché pour contrôler son comportement. En grandissant, il a refoulé ses désirs et pulsions, cherchant refuge dans la foi et les rites stricts de l'Église pour se protéger de ses propres démons intérieurs.”

Se poème sous-tend différents aspects psychologiques tels que la Dissociation et la Répression, le Complexe d'Œdipe et l’Autorité Maternelle, le Refoulement et la Sublimation et finalement la Crise Identitaire et l’Anxiété Existentielle.

La structure du poème est celle suggérée par ChatGPT a qui j’avais demandé de le structurer de manière créative. Il y a donc 6 parties, dans lesquelles on retrouve différents styles de composition poétiques dont certains ‘exotiques’ mélangé aux vers libres : Pantoum, le Ghazal et le plus classique le Haïku,

Si je connaissais déjà les Haïkus japonais - qui ont l’air d'être assez tendance actuellement (probablement car adaptés à notre société moderne de l'immédiat) - le Pantoum et le Ghazal sont des découvertes totales pour moi. J’en parle donc un peu plus loin ici.

Les six parties du poème sont :

Le Prologue, en vers libres, qui introduire le cadre et l'ambiance avec une description vague et intrigante du comportement dévoyé de la femme.

La Confession, qui est en alexandrins et dans l'agencement d'un sonnet anglais mais sans rimes (trois quatrains, conclus par un distique de deux vers), et où le mari désespéré révèle ses inquiétudes au confesseur.

La Révélation, en vers libres entrecoupé de haïkus et qui décrit la réaction psychologique du confesseur.

L’Obsession, en Pantoum décrit plus bas, et qui montre l'obsession croissante du confesseur pour la femme.

La Figure maternelle, sous la forme d’un Ghazal décrit plus loin et présente la prise de conscience du confesseur de ses propres désirs refoulés et de son passé.

Et finalement l’Épilogue en vers libres.

Les styles poétiques nouveaux pour moi étaient donc le Pantoum et le Ghazal que je décris ici avec les sources consultées.

Le Pantoum (ou Pantoum, source 2), qui est un style malais qui a été adopté par les poètes romantiques et dont la plus célèbre adaptation au français et “Harmonie du soir” de Charles Baudelaire.

Un pantoum est composé de quatrains (strophes de quatre vers). Les deuxième et quatrième vers de chaque quatrain sont repris comme le premier et le troisième vers du quatrain suivant. Cette structure de répétition continue généralement jusqu'au dernier quatrain, où le poème conclut en reprenant le premiers vers du début. Deux sens sont poursuivis parallèlement : dans les deux premiers vers de chaque strophe (ici l’obsession) et dans le deux dernier vers de chaque strophe (ici le désir brûlant). Le premier vers du poème réapparaît comme dernier vers de la dernière strophe. Les vers sont ici des alexandrins (les pantouns sont généralement en octo ou décasyllables) et les rimes sont croisées dans ce cas. C'est probablement mon premier travail en rimes.

Le Ghazal source qui est une forme poétique fixe d’origine persane ancienne (souvent à connotation érotique) apparue vers le dixième siècle. Ghazal est un terme arabe qui signifie "conversation avec une femme". La structure du Ghazal est la suivante :

  1. Il comporte de 5 à 15 couplets de deux vers chacun (appelés sher). Chacun de ces couplets est considéré comme une entité indépendante au point de vue du sens. Il n’y pas d’enjambements entre les couplets. Le ghazal est donc une collection de shers et chaque couplet doit être un poème en lui-même. Il arrive qu’on les compare aux perles d’un même collier.
  2. Le premier couplet ou sher est appelé matla. Chaque ligne se termine par le même refrain ou radif qui peut être un mot ou un court segment de phrase. Ce refrain apparaît ensuite à la deuxième ligne de chacun des couplets suivants.
  3. Deux autres règles s’appliquent à la forme stricte du ghazal. Les vers doivent être de longueur équivalente et il existe une rime intérieure qui doit se retrouver avant chaque radif.

Dans ce poème la partie correspondante à la ‘Figure maternelle’ est composé en alexandrins (12 pieds), le radif est “dans mon coeur d'enfant” qui illustre les attentes de la mère du confesseur qui ont eu un effet répressif. Les rimes se trouvent juste avant ce radif et riment avec “fissure” qui est le premier vers du matla comme suit:

(matla)
Oh ! mon esprit se fissure, dans mon coeur d’enfant
Besoin d’une femme mûre, dans mon coeur d’enfant

(sher)
Mon âme tant froissée confronte cette source
Aux caresses rares et dures, pour un coeur d’enfant

(sher)
Petit garçon perdu, la gorge trop serrée
Ces rudesses, ces brisures, qui tuèrent l’enfant

(...)

etc.

Voilà, le tout fait un poème que je trouve encore assez étrange à lire et qui évoluera probablement avec le temps. Il m'a pour le moins permis de connaître le Pantoum et le Ghazal comme nouveaux styles poétiques.

 


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