A propos de "Invocation"
Le poème en vers libres "Invocation", qui avait initialement comme titre "Nature-morte", est inspiré d'une photographie de Remi Rebillard (modèle Liv Sage) et développe la scène suivante :
"Dans un atelier baigné de lumière dorée, un peintre crée un portrait de femme d'une réalité envoûtante. Chaque coup de pinceau capture non seulement ses traits, mais aussi son essence. Tellement absorbé par son œuvre, le peintre perd progressivement la frontière entre le réel et l'art. La femme du tableau, animée par la force évocatrice du peintre, prend vie, et à mesure que le peintre travaille, la femme du tableau commence à lui parler, ses mots émergeant à travers les coups de pinceau. Elle l'avertit de la responsabilité et des dangers de créer des œuvres si réalistes."
Le poème commence par une description détaillée du portrait, chaque détail étant rendu avec précision. Puis à travers de leur dialogue, la peinture avertit que sa propre identité risque de se dissoudre dans ses œuvres et comment d'autres artistes, à travers l'histoire, ont été consumés par leurs créations, leurs vies personnelles ruinées par une obsession dévorante. Le peintre se voit confronté à l'image de son propre avenir sombre.
Elle prophétise aussi - car c'est une sorcière irlandaise - que ses œuvres, devenant si réalistes, pourraient commencer à influencer la réalité elle-même. Des événements peints pouvant naturellement se manifester dans le monde réel et provoquer chaos et confusion. Enfin elle le met en garde sur l’éthique de ses créations car en rendant ses œuvres si vivantes, il joue avec des forces qu'il ne comprend pas pleinement, risquant de créer des entités conscientes, piégées dans une existence artificielle.
Le poème clôture après que l'on comprenne que l'artiste est habitué à cette situation. Le poème explore cette tension, mêlant le tangible et l'intangible, jusqu'à ce que le peintre fasse un choix décisif et par lui réfléchit : il pose une couche de vernis sur le tableau 'congelant' le charme du tableau, pour toujours.
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